jeudi 5 avril 2012

Mercatique de communauté annuelle de la dictée des Mots d'Or

30/03/2012 16:25
Chaque année, pendant la Semaine de la langue française, la dictée, concours d'écriture et épreuve proposée au grand public, a eu lieu à Paris, à la Cité internationale universitaire. Celle du 23 mars 2012 a réuni une cinquantaine de personnes, jeunes et vieux, étudiant(e)s étrangers et retraité(e)s autour des organisateurs de l'Alliance Internationale.

Des participants au concours des Mots d'Or 2010 de la Francophonie pour la Presse écrite. Photo : Nguyên Dac Nhu-Mai/Apfsv/CVN

Chez les francophones et les non francophones, s'installent un peu d'émotion et beaucoup de sympathie. La dictée des Mots d'Or, dans l'ensemble, est un texte comprenant des mots à caractères spécifiques comme le terre-plein, plain-pied, des cris d'orfraie, le gréement des planches à voile, les bômes doubles renforcées et des verbes conjugués au passé simple et dont l'un, à l'imparfait du subjonctif (s'excitât).

Un piège cependant concerne les homonymes tels la boite de chant à tête d'aurochs. S'agit-il aussi d'une boite de champ, c'est à dire d'une boîte métallique décorée d'un champ rempli de rocs (roches, cailloux…) à têtes figuratives? Evidemment, la couleur de cette boite bleu foncé reste invariable.

Par ailleurs, pour les francophones, en particulier habitants des pays riches, aux chiens et chats, animaux de compagnie, des croquettes (au pluriel, aliment déshydraté, en boulettes) achetées dans le commerce de proximité ou dans les grands centres commerciaux sont servies en guise de repas alors que dans les pays pauvres, les canines comme leurs maîtres se contentent d'aliments cuits à la maison. Autrement expliqués, ces mots ont la magie de nous faire voguer vers d'autres cieux plus cléments, ceux de la navigation à voile ou encore du sport nautique.

Toutefois, il ne faut pas toujours rêver à l'heure où des chômeurs font la queue pour une soupe chaude. Histoire de civilisation ou/et des us et coutumes lorsqu'il revint s'asseoir et prit sa liseuse électronique pour terminer la lecture de la Dame aux camelias ?. Utiliser un ordinateur et disposer du temps pour lire un roman n'est pas à la portée de n'importe quel quidam. De plus, il semble naturel que l'on soit épuisé après avoir suivi des reportages sur l'équinoxe vernal, sur les mobilisations éclair et sur la défonce alcoolique périodique.

Ces thèmes contemporains, certes, nous informent sur l'astronomie et nous effraient sur la déprime des ivrognes, par certains côtés, ne conduisent pas au Songe d'une nuit d'été de Williams Shakespeare. De cette remarque, la dictée aurait-elle un autre penchant, cette inclinaison vers un concours d'écriture francophone qui récompense les candidat(e)s les plus assidu(e)s? Dans ce cas, il serait profitable d'accorder un prix honorifique aux francophones qui se sont déplacés pour l'événement et une autre attribution méritante aux non francophones qui ont choisi l'étude du français, langue étrangère.

De même, pour la correction de la dictée, il serait justifiée de la confier aux seuls organisateurs plus concernés sur la grammaire, l'orthographe et la lecture pertinente. L'équipe des correcteurs bénévoles serait à recruter parmi les terminologistes et responsables de la francophonie qui se verraient informés des difficultés des textes proposés. Et de Bercy à la Cité universitaire, ils et elles prendraient des transports en commun, pour la beauté du geste et pour que le "français soit une chance"! Pourrait-on ici penser à l'âme communautaire française ou simplement à celle de "la Femme de trente ans" d'Honoré de Balzac?

En perspective, la mercatique de communauté des lettres et des Arts impacterait-elle sur celle du français des affaires?

Nguyên Dac Nhu-Mai (Apfsv/CVN)

Source: Le courrier du Vietnam

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